On parle d’hypersalivation ou de ptyalisme pour désigner un chat qui bave abondamment. De multiples causes peuvent expliquer ce phénomène qu’il est bon d’identifier pour éviter des complications chez votre compagnon.
Est-ce grave si un chat bave ?
La salive du chat joue un rôle prépondérant dans la lubrification de la cavité buccale mais aussi dans la mastication, la déglutition des aliments et leur digestion. Elle permet au chat d’effectuer sa toilette quotidienne et aide à la thermorégulation en le rafraichissant par temps chaud. Généralement, contrairement au chien, un chat qui bave est plutôt rare : le chat ne produit pas de filets de salive. Cependant, dans certaines situations, une surproduction de salive peut avoir lieu, au point de couler hors de sa bouche. Souvent anodin, un chat qui bave peut, toutefois, indiquer des problèmes de santé sous-jacents nécessitant un diagnostic vétérinaire.
Quelles sont les causes de l’hypersalivation ?
Les émotions
Certains chats bavent de plaisir, par exemple lorsqu’ils se font caresser. Le ronronnement, fréquemment associé, nous permet alors d’identifier les émotions positives. D’autres félins salivent d’excitation dans l’attente de nourriture, en mâchant de l’herbe à chat ou lorsque leur instinct de prédation reprend le dessus, à la vue d’une proie potentielle. Un chat qui bave peut aussi signaler qu’il est soumis à un stress. Il est alors important de pouvoir en trouver la cause afin de soulager l’animal.
Un coup de chaleur
Un chat qui bave, par temps chaud, peut indiquer qu’il est victime d’un coup de chaleur. Vous constatez alors qu’il se montre agité, halète, présente des difficultés motrices et que sa température corporelle a drastiquement augmentée. Rafraichissez-le immédiatement dans une pièce fraiche et contactez votre vétérinaire en urgence.
Le mal des transports
Vous pouvez observer votre chat qui bave lors des voyages en voiture. Le mal des transports n’est, en effet, pas réservé aux humains ! Les animaux en sont les premières victimes. Ceci s’explique physiologiquement par la réaction de l’oreille interne de l’animal aux mouvements du véhicule qui provoquent des nausées et une hypersalivation. Le stress, souvent présent dans cette situation, vécue comme anxiogène, peut accentuer cette hypersalivation.
L’élimination d’une substance étrangère
Dans d’autres cas, votre chat qui bave peut avoir ingéré un aliment au goût particulier comme le citron, extrêmement acide, un produit toxique, un médicament ou un irritant. L’hypersalivation lui permet, alors, de débarrasser son organisme au plus vite de cette substance étrangère. Produits ménagers, détergents, raticides, plantes toxiques, antiparasitaires appliqués en pipettes que le chat lèche expliquent l’hypersalivation. Le contact avec un insecte venimeux ou urticant comme la chenille processionnaire amène aussi cette réaction, notamment, chez les chatons qui ont tendance à goûter tout ce qu’ils découvrent.
Généralement, en cas d’intoxication, d’autres symptômes apparaissent comme des tremblements, une toux ou des vomissements. Dans le cas d’une intoxication ou d’un empoisonnement, n’essayez ni de faire vomir votre chat, ni de le faire boire. Contactez immédiatement les urgences vétérinaires en conservant, si possible, l’emballage du produit. Un autre bon réflexe est d’appeler un des deux centres antipoison vétérinaires en France, qui répondent à vos questions 24h/24 et 7j/7 : CNITV Lyon au 04 78 87 10 40 ou CAPAE Ouest au 02 40 68 77 40.
Une gêne mécanique
Votre chat qui bave peut souffrir d’une gêne dans la bouche, susceptible d’entraîner une hypersalivation. Cela peut être en lien avec :
- Un corps étranger : il peut s’agir d’un morceau de jouet, de corde, de laine ou encore d’un végétal comme les épillets. Fréquents, ils se logent dans l’intérieur des joues, ce qui amène le chat à baver, se frotter la bouche et mâcher dans le vide.
- Une blessure : le chat est un infatigable aventurier. Il peut se blesser lors d’une cavalcade ou souffrir de griffures ou morsures profondes à la suite d’une bagarre avec un congénère.
- Une infection bucco-dentaire telle qu’une gingivite (inflammation des gencives), un excès de tartre, un abcès dentaire ou un ulcère buccal. Le syndrome gingivo-stomatite félin est, de plus en plus souvent, observé chez les chats domestiques. Il entraine des douleurs et une hypersalivation caractéristiques.
- La présence d’une masse dans la bouche : les tumeurs buccales représentent 3 % des tumeurs félines et touchent principalement les lèvres, la muqueuse, la gencive, le palais, la langue et les amygdales. 90 % de ces tumeurs sont malignes et métastasent rapidement, ce qui assombrit le pronostic.
- Une douleur musculaire : elle peut rendre difficile la fermeture de la bouche et gêner la déglutition. Une hypersalivation apparait alors.
Un trouble neurologique
L’hypersalivation peut être un symptôme dans certains troubles neurologiques comme l’épilepsie ou l’encéphalite. D’autres symptômes sont alors observés tels qu’une fièvre soudaine, des troubles visuels, des convulsions, voire un coma. Une atteinte neurologique nécessite une consultation vétérinaire en urgence.
Un trouble métabolique
Votre chat qui bave peut souffrir d’une maladie sous-jacente plus difficile à diagnostiquer telle que l’insuffisance rénale chronique. Outre l’hypersalivation, le chat présente un syndrome polyuro-polydipsique (augmentation des prises d’eau et des mictions), une perte d’appétit et une perte de poids. Une prise en charge vétérinaire permet alors de soulager l’animal de ses douleurs et troubles.
Une infection virale
Un chat qui bave peut avoir contracté une infection virale comme le coryza ou la calicivirose. Généralement, d’autres symptômes sont observés en parallèle de l’hypersalivation comme de la fièvre ou une toux. La prévention de ces maladies est parfois possible et recommandée pour éviter les complications pour votre animal.
Que faire face à un chat qui bave ?
Face à votre chat qui bave, observez bien son comportement, ses habitudes. Notez-vous des changements ? Est-il plus plaintif, plus distant, agressif ? Le chat exprime souvent sa détresse et sa douleur par un repli sur lui-même, un désintérêt pour le jeu, une perte d’appétit. S’il reste docile, tentez de regarder l’intérieur de sa bouche ou de palper délicatement son corps pour évaluer si certaines zones sont sensibles. Si vous n’identifiez pas de cause anodine, cela doit vous alerter. Ces signes associés à l’hypersalivation doivent vous amener à consulter votre vétérinaire.