Face à un chat qui urine du sang, il est recommandé de consulter rapidement votre vétérinaire. La coloration rouge des urines n’est pas un phénomène normal et peut résulter d’une multitude de causes. Seuls un examen clinique approfondi et des analyses poussées permettront de poser un diagnostic et de prendre en charge l’animal de façon adéquate. 

Comment s’explique la coloration rouge des urines ?

La coloration rouge des urines du chat ne correspond pas toujours à la présence de sang (hématurie). Il peut s’agir :

  • D’hémoglobine : c’est la protéine contenue dans les hématies qui donne sa couleur rouge au sang. Si de l’hémoglobine est présente dans les urines, on parle d’hémoglobinurie.
  • De myoglobine : il s’agit de la protéine du tissu musculaire qui permet son oxygénation. En cas de présence de myoglobine dans les urines, on parle de myoglobinurie.
  • D’une cause plus rare comme la porphyrie congénitale, une maladie métabolique héréditaire propre aux chats siamois.

Seule une analyse microscopique réalisée en laboratoire permet de déterminer la nature de la coloration rouge des urines.

Quelles sont les causes de la présence de sang dans l’urine du chat ?

Infection bactérienne des voies urinaires

L’infection bactérienne des voies urinaires apparait à la suite de la remontée d’une ou de plusieurs bactéries de l’urètre vers la vessie. Elle est plus fréquente chez les chats vieillissants qui présentent des difficultés à uriner ou urinent par petites quantités. Le chat peut être fiévreux et présenter un abattement général avec une perte d’appétit, des vomissements et des douleurs rénales.

Cystite idiopathique féline

La cystite idiopathique féline amène les mêmes symptômes qu’une infection bactérienne mais sa cause n’est pas identifiée. Plutôt fréquente, elle est influencée par le stress, la sédentarité, la stérilisation (chez les chats mâles) ou l’obésité.

Néphrite

C’est une inflammation du rein due à une infection transmise par la circulation sanguine. Sans soins adaptés, la néphrite peut évoluer vers une insuffisance rénale. Outre que le chat urine du sang, la néphrite provoque une fièvre, une léthargie, une augmentation des prises de boisson et des mictions, une perte d’appétit et une perte de poids.

Calculs urinaires

Très douloureux pour l’animal, les calculs urinaires correspondent à de petits cristaux (struvites, oxalates de calcium, phosphates de calcium, urates d’ammonium) qui se bloquent dans l’urètre, créant une inflammation. Ils peuvent, ainsi, totalement l’obstruer. Ces cristaux se forment dans la vessie si l’urine se montre trop concentrée (en cas d’alimentation riche en calcium), si les apports d’eau sont insuffisants ou si l’animal est sédentaire (mictions peu fréquentes).

Tumeurs

Lorsqu’une tumeur apparait sur un rein, la vessie ou la voie urinaire, les symptômes sont les mêmes que pour les calculs. Du sang peut être retrouvé dans les urines et le chat peine à uriner et urine donc plus souvent.

Traumatisme

Un choc sur les voies urinaires ou génitales, par exemple lors d’un accident de la voie publique ou de la chute d’un balcon, peut amener la présence de sang dans les urines. Une prise en charge en urgence est vitale afin d’identifier l’ampleur des lésions internes. 

Troubles de la coagulation

Parmi les troubles de la coagulation chez le chat, citons la coagulopathie vitamine K dépendante qui provoque des saignements anormaux à la suite d’une intervention chirurgicale ou d’un traumatisme. Elle est due à un déficit en vitamine K et serait d’origine génétique.

Anémie hémolytique

L’anémie hémolytique (AH) amène la présence d’hémoglobine dans les urines. Elle peut résulter d’un dysfonctionnement du système immunitaire (AH à médiation immune). Celui-ci ne reconnait plus les globules rouges de l’animal et les détruit. 

Intoxication

Les chats sont souvent les victimes indirectes d’intoxication aux raticides. Utilisés pour traiter une infestation de souris ou de rats, ils peuvent, en effet, être absorbés par un chat après ingestion du rongeur empoisonné. À base d’anticoagulants, les raticides provoquent une hémorragie interne qui peut d’abord être observée dans les urines. 

Coup de chaleur

En cas de coup de chaleur, la myoglobine peut se retrouver en grande quantité dans les urines, les colorant de rouge. C’est aussi le cas si votre chat s’est fait électrocuter.

Chez la chatte

L’apparition de sang dans les urines d’une chatte qui vient d’être stérilisée peut révéler des complications post-opératoires. Si la chatte est gestante, cela peut indiquer une mise-bas prématurée.

Que faire si mon chat urine du sang ?

Vérifiez dans un premier temps qu’il n’a pas été en contact avec un raticide à proximité. En cas d’empoisonnement, les symptômes apparaissent 24 à 48 heures après l’ingestion. Votre chat est alors en urgence absolue, les raticides provoquant une hémorragie mortelle. Consultez votre vétérinaire en urgence et, si possible, recueillez une petite quantité d’urine pour permettre au praticien d’effectuer une analyse rapide. Récoltez, également, le maximum d’informations sur l’aspect des urines et le comportement de votre chat afin de favoriser le diagnostic :

  • La coloration rouge est-elle présente durant toute la miction ? Au début ? À la fin ?
  • Le nombre des mictions a-t-il augmenté ?
  • Le jet d’urine est-il habituel ou réduit ?
  • Avez-vous observé des caillots de sang ?
  • Votre chat fait-il des efforts pour uriner ?
  • A-t-il de la fièvre ?

Une coloration très rouge des urines, un abattement général de votre chat, d’autres saignements ou des muqueuses pâles ou blanches constituent des motifs de consultation en urgence.

Comment soigner un chat qui urine du sang ?

Le vétérinaire va, dans un premier temps, chercher à savoir si l’animal présente une hématurie, une hémoglobinurie ou une myoglobinurie. Pour cela, il va recourir à des analyses sanguines et urinaires. Des radiographies sont, ensuite, généralement réalisées afin d’identifier la cause de la présence de sang dans les urines. Une fois le diagnostic posé, le vétérinaire va mettre en place le traitement adéquat. Cela peut passer par des antispasmodiques et des anti-inflammatoires pour soulager la douleur mais aussi des antibiotiques en cas d’infection bactérienne. Une réhydratation par voie intraveineuse peut être nécessaire, lors d’une hospitalisation, dans le cas de troubles urinaires. Une stimulation de la prise de boisson sera alors nécessaire, au quotidien, afin de prévenir les récidives.