Certains évènements du quotidien peuvent paraître anodins alors qu’ils s’avèrent parfois sources de complications sévères pour la santé du chien. C’est le cas de la piroplasmose qui est une maladie grave, très fréquente en France, transmise par une simple piqûre de tique.

Qu’est-ce que la piroplasmose ?

La piroplasmose chez le chien est aussi appelée babésiose car elle est provoquée par l’intrusion d’un parasite dans le sang appelé babésie ou piroplasme. Le plus fréquent de ces piroplasmes est Babesia canis mais d’autres espèces peuvent être rencontrées telles que Babesia gibsoni ou Theileria annae

Les babésies ou piroplasmes sont transmis par une tique Dermacentor reticulatus ou Rhipicephalus sanguineus (tique domestique). La tique va s’accrocher à l’animal grâce à son rostre (bouche) et se nourrir du sang du chien. C’est la salive de la tique qui est infectée et injectée lors de son « repas sanguin ». La transmission des piroplasmes a lieu après 48 heures de repas sanguin. 

La contamination par la piroplasmose chez le chien a souvent lieu au printemps et à l’automne. Ce sont, effectivement les saisons pendant lesquelles l’activité des tiques est la plus intense. La maladie est plus localisée dans le Sud-Ouest de la France et autour du Massif Central. À noter que la piroplasmose n’est pas transmissible d’un chien à un autre, pas plus qu’à un autre animal ou à un homme. 

Comment se manifeste la piroplasmose chez le chien ?

Une fois entrés dans le système sanguin, les parasites pénètrent dans les globules rouges et les détruisent en se multipliant. Ils provoquent alors une anémie et une baisse soudaine des plaquettes sanguines. Si la prise en charge est tardive, de graves complications rénales et hépatiques peuvent apparaitre comme une insuffisance rénale aiguë, une insuffisance hépatique ou un choc septique.

La piroplasmose chez le chien est une maladie qui apparait, de façon aiguë, après 7 à 21 jours d’incubation selon le type de parasite. Le chien présente alors des symptômes spécifiques :

  • Forte fièvre
  • Abattement
  • Perte d’appétit parfois accompagnée de vomissements
  • Urines marron foncé

Cependant, la piroplasmose chez le chien peut aussi présenter des formes atypiques avec, notamment, des symptômes respiratoires, digestifs, musculaires, cutanés, cardiaques ou neurologiques. Si vous constatez des symptômes similaires chez votre chien, réalisez un examen méticuleux de sa peau à la recherche d’une ou de plusieurs tiques. 

Ceci est d’autant plus conseillé si vous avez récemment emmener votre chien en promenade en forêt. En cas de doute, consultez au plus vite votre vétérinaire. En effet, la piroplasmose chez le chien peut entrainer le décès en 48 heures.

Comment soigner la piroplasmose chez le chien ?

Établir le diagnostic

Les symptômes de la piroplasmose chez le chien ne sont pas spécifiques et peuvent donc évoquer d’autres maladies comme l’Ehrlichiose, également transmise par les tiques ou la Leishmaniose (autre maladie parasitaire). Pour établir son diagnostic, le vétérinaire est donc amené à effectuer des analyses sanguines et urinaires.

Le piroplasme peut ainsi être identifié dans les globules rouges grâce à un frottis sanguin. Le vétérinaire réalise également une numération formule sanguine (NFS) afin d’évaluer le nombre de globules rouges et l’état de la fonction rénale. Si ces examens sont insuffisants, le vétérinaire peut réaliser des examens complémentaires : immunologiques ou PCR.

Traiter la maladie

La prise en charge de la piroplasmose chez le chien consiste à éliminer le parasite en cause. Elle doit être réalisée le plus tôt possible pour éviter les complications rénales ou hépatiques, voire le décès de l’animal. Si la maladie a été détectée trop tardivement, le chien est souvent hospitalisé pour bénéficier de soins intensifs sous forme de perfusions de solutions de réhydratation ou d’une transfusion sanguine.

À la suite du traitement de la piroplasmose chez le chien, des rechutes peuvent survenir mais elles restent assez rares. Attention ! Un chien atteint de piroplasmose peut à nouveau être contaminé. Avoir déjà contracté la maladie ne protège pas de contaminations ultérieures.

Est-il possible de prévenir la piroplasmose ?

Il existe un vaccin contre la piroplasmose chez le chien mais il n’est pas efficace à 100 %. Cela dit, il offre l’intérêt de limiter la gravité des symptômes de la maladie. La primo-vaccination peut être réalisée à partir de 5 mois en deux injections, à 3 ou 4 semaines d’intervalle. 

Si un chien vient de contracter une piroplasmose, il faut attendre 8 semaines après la guérison pour procéder à la vaccination. Un rappel doit être réalisé une à deux fois par an selon le risque auquel le chien est exposé. En effet, les chiens de chasse et les chiens de garde vivant à l’extérieur sont plus concernés par la présence de tiques. 

Il est recommandé de pratiquer cette vaccination en dehors des périodes de contamination, soit de décembre à mars. Elle ne doit pas être réalisée en même temps que les autres vaccins. Généralement, le vaccin provoque une hyperthermie transitoire pendant 24 à 48 heures. Un œdème, sans gravité, peut également apparaitre au niveau du point d’injection. 

Pour prévenir cette maladie parasitaire, il est aussi recommandé d’utiliser des antiparasitaires externes. Ces traitements existent sous forme de pipettes, de sprays ou de colliers. Ils luttent contre les piqures de moustiques, de phlébotomes, de puces et de tiques. Demandez conseil à votre vétérinaire pour la mise en place du traitement préventif le plus adapté selon l’âge et les habitudes de votre chien. Pour éviter les parasites intestinaux, veillez également à respecter le calendrier des vermifuges

Il est également conseillé de bien inspecter votre compagnon après une promenade dans les hautes herbes ou en forêt. Si vous constatez la présence d’une tique, utilisez un tire-tique en effectuant un mouvement de rotation. Utiliser de l’éther ou une solution alcoolique est totalement déconseillé. 

Ne tentez surtout pas d’extraire la tique en tirant dessus. Son rostre resterait sous la peau et pourrait provoquer une infection. Il est recommandé de ne pas laisser une tique sur un chien plus de 24 heures pour limiter le risque de transmission d’un piroplasme. À noter que les tiques peuvent transmettre d’autres maladies comme la maladie de Lyme ou l’Ehrlichiose qui s’avèrent tout aussi graves que la piroplasmose pour le chien.